mercredi 29 septembre 2010

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique (IV, 43)


SUR LES ARGONAUTES

« Ils furent assaillis d'une violente tempête ; et, comme les principaux désespéraient de leur salut, Orphée, le seul des navigateurs qui fût initié dans les mystères, fit, pour conjurer l'orage, des voeux aux dieux de Samothrace. Aussitôt le vent cessa : deux étoiles tombèrent sur les têtes des Dioscures au grand étonnement de tout le monde, et on se crut à l'abri des dangers par l'intervention d'une providence divine. De là vient la coutume traditionnelle des marins d'invoquer au milieu des tempêtes les dieux de Samothrace, et d'attribuer à la présence des Dioscures l'apparition des astres. »

lundi 27 septembre 2010

Eusthate (Ad II, 435)

SUR LES TELCHINES DE RHODES

« On les regardait comme des êtres amphibies et étranges par leur forme, les croyant semblables en partie à des divinités, en partie à des hommes, en partie à des poissons, et en partie à des serpents. »

samedi 25 septembre 2010

Strabon, Géographie. ( X, 3, 7)


« Les autres, par contre, n'y ont plus le moins du monde rapport, et c'est l'homonymie seule qui a pu tromper les historiens et les induire à confondre avec les traditions relatives aux anciens habitants de l'Aetolie et de l'Acarnanie certains documents connus sous le nom de Curétiques qui en diffèrent du tout au tout et qui rappelleraient plutôt les légendes fabuleuses des Satyres, des Silènes, des Baschi, des Tityres, car c'est aussi comme des démons ou divinités subalternes que les Curètes nous sont représentés par les auteurs des Crétiques et des Phrygiaques, lesquels, on le sait, ont mêlé [à l'histoire positive] maints détails sur les mystères et autres cérémonies religieuses se rapportant soit à la naissance et à l'éducation de Jupiter dans l'île de Crète, soit aux Orgies de la Mère des dieux en Phrygie et dans le canton de la Troade qui avoisine l'Ida.

A la vérité, ces auteurs ne s'expriment pas tous absolument de même, et, s'il en est dans le nombre qui identifient complétement les Curètes avec les Corybantes, les Cabires, les Dactyles Idéens, les Telchines, il en est aussi qui entre les uns et les autres n'admettent qu'une sorte d'affinité ou de parenté comportant de légères différences qu'ils notent et précisent. Mais si l'on s'en tient aux caractères généraux, on peut dire qu'en somme ils s'accordent tous à désigner sous ces divers noms certains enthousiastes possédés de la fureur bachique, qui, dans les fêtes ou cérémonies religieuses où ils figurent comme diacres ou desservants de la divinité principale, épouvantent l'assistance par leurs danses armées et par leurs évolutions tumultueuses exécutées au bruit des cymbales, des tambours, du cliquetis des armes et avec accompagnement de flûtes et de cris stridents. Or, l'identité entre les ministres ou desservants impliquant jusqu'à un certain point celle des cultes eux-mêmes, on peut regarder les religions de la Crète et de la Phrygie comme sœurs des religions de Samothrace, de Lemnos et autres lieux ; question, on le voit, toute théologique et qui, à ce titre, rentrerait plutôt dans le domaine de la philosophie. »

jeudi 23 septembre 2010

citation de Pindare, dans la Géographie de Strabon




« C'est pour préluder à ta fête, ô GRANDE MÈRE DES DIEUX, que la ronde et retentissante cymbale fait entendre son joyeux appel répété par le vif cliquetis des crotales, tandis que s'allume en pétillant la torche enduite de jaune résine. »

mardi 21 septembre 2010

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique. (V, 48, 49)


« Cadmus, fils d'Agénor, cherchant Europe, arriva chez les Samothraces, fut initié, et épousa Harmonie, sœur d'Iasion, et non soeur de Mars, comme le prétendent les mythologues grecs.

Ce fut le premier festin de noces auquel les dieux assistèrent. Cérès, éprise d'Iasion, apporta le blé en présent de noces, Mercure la lyre, Minerve son fameux collier, un voile et des flûtes ; Electre apporta les instruments avec lesquels on célèbre les mystères de la grande mère des dieux, les cymbales et les tympanons des Orgies. »

dimanche 19 septembre 2010

Varron, La Langue latine. (V, 58)


« Car la Terre et le Ciel, comme l'enseignent les mystères des Samothraces, sont les grands dieux, dont je viens de citer les noms divers, et qu'il ne faut pas confondre, comme le fait le vulgaire, avec Castor et Pollux, dieux mâles, dont on voit les statues d'airain exposées publiquement  dans la Samothrace : ces grands dieux sont mâle et femelle. Ce sont encore ceux qui sont appelés dans le livre des Augures, les dieux qui ont la puissance, nom que leur donnent les Samothraces, θεοὶ δυνατοί. »

vendredi 17 septembre 2010

Hérodote, Histoire, Livre III, 37


SUR CAMBYSE II

« Pendant son séjour à Memphis, il lui échappa plusieurs autres traits pareils de folie, tant contre les Perses que contre les alliés. Il fit ouvrir les anciens tombeaux pour considérer les morts. Il entra aussi dans le temple de Vulcain, et fit mille outrages à la statue de ce dieu. Cette statue ressemble beaucoup aux pataïques que les Phéniciens mettent à la proue de leurs trirèmes. Ces pataïques, pour en donner une idée à ceux qui ne les ont point vus, ressemblent à un pygmée. Il entra aussi dans le temple des Cabires, dont les lois interdisent l'entrée à tout autre qu'au prêtre. Après plusieurs insultes et railleries, il en fit brûler les statues. Elles ressemblent à celles de Vulcain. On dit, en effet, que les Cabires sont fils de ce dieu. »